L’enseignement en CM -Rapport de l’ IGÉSR
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Auteur(s) : Ollivier Hunault - Yves Poncelet - Bénédicte Abraham - Federico Berera - Jean-Michel Coignard - Ghislaine Desbuissons - Matthieu Lahaye - Françoise Mallet - Caroline Moreau-Fauvarque - Catherine Mottet - Fabrice Poli - Anne Szymczak - Lionel Tarlet - François Vandenbrouck - Christian Wassenberg
Les deux dernières années de l’école primaire, le cours moyen, sont, pour les élèves, une étape clef de la scolarité obligatoire permettant de les préparer à l’entrée dans le second degré. Une mission composée de quinze inspecteurs généraux de la mission enseignement primaire de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche a été constituée pour établir un état des lieux de l’enseignement délivré pendant ces deux années scolaires.
RECOMMANDATIONS
Liste des principales préconisations
Le présent rapport contient de nombreuses recommandations concernant l’organisation et la mise en œuvre de l’enseignement en classe de cours moyen qui s’adressent tout particulièrement aux pilotes des circonscriptions que sont les inspecteurs de l’éducation nationale (IEN), aux formateurs (conseillers pédagogiques de circonscription - CPC, professeurs des écoles maîtres formateurs - PEMF, maîtres d’accueil temporaire - MAT, formateurs en éducation prioritaire, enseignants pour les ressources et les usages numériques - ERUN, etc.), aux directeurs d’école et aux enseignants. Ces recommandations ne sont pas reprises dans cette partie du rapport.
Le rapport contient aussi de nombreuses recommandations concernant le pilotage aux niveaux national, académique et départemental ; la mission fait le choix de ne retenir ci-dessous que les recommandations qui lui semblent les plus importantes et les plus urgentes.Recommandation n° 1 : Le temps effectif consacré à certaines disciplines
– Renforcer la vigilance sur le temps effectivement consacré à chacune des disciplines enseignées et en particulier à l’enseignement des sciences et de la technologie (1 h 50 min / semaine), aux enseignements artistiques (1 h 50 min / semaine), à l’EPS (2 h 45 min / semaine) et aux langues vivantes (1 h20 min / semaine), en s’appuyant sur les emplois du temps et sur les outils des élèves.
– Cadrer plus précisément le temps des récréations en fixant à 15 minutes la durée des récréations à l’école élémentaire avec une durée hebdomadaire maximale de 2 heures, afin de garantir une meilleure équité en ce qui concerne le temps d’enseignement pour les élèves de l’ensemble du territoire national.Recommandation n° 2 : L’équipement numérique des salles de classes
Soutenir l’installation dans toutes les classes :
– d’un moyen de vidéoprojection fixé au mur ou au plafond, projetant sur un support qui permet à l’enseignant ou aux élèves d’écrire (TBI ou simple tableau blanc pour feutres effaçables) et relié à un outil de type visualiseur permettant la vidéoprojection des écrits des élèves ;
– d’une connexion à Internet ;
– de quelques ordinateurs de fond de classe, fixes ou portables destinés à l’usage des élèves.
Faire un état des lieux précis, ou le tenir à jour s’il existe déjà, dans chaque circonscription, dans chaque département et dans chaque académie des classes de cours moyen ne disposant toujours pas d’un équipement numérique satisfaisant pour enseigner ; puis, là où les équipements ne sont pas encore satisfaisants :
– engager des discussions avec les responsables des collectivités territoriales pour faire évoluer la situation ;
– accompagner les enseignants des classes concernées à une utilisation pertinente et efficace des outils numériques.Recommandation n° 3 : Le travail à faire à la maison
– Préciser dans un texte nouveau, abrogeant l’ensemble des textes antérieurs, la finalité et la nature du travail qui peut être demandé aux élèves en dehors de la classe.
– Éditer un document national à l’attention des parents précisant le cadre institutionnel du travail hors la classe.
– Préciser aux enseignants comme aux parents que le travail des élèves de cours moyen hors la classe ne doit pas dépasser 30 minutes par jour.Recommandation n° 4 : L’exploitation des évaluations nationales de sixième
– Engager les services statistiques académiques à produire, en collaboration avec le collège des IEN, des outils permettant aux IEN de disposer des résultats des élèves de sixième aux évaluations nationales pour chacun des secteurs de collège de leur circonscription. Ces outils doivent soutenir
le pilotage de la circonscription en fournissant des éléments de comparaison avec les secteurs de collège de l’académie socialement proches.
– Fournir à chaque école les résultats moyens des élèves du secteur de collège ou de l’école aux évaluations nationales de sixième.Recommandation n° 5 : La formation continue des enseignants
Les formations des enseignants, qu’il s’agisse des animations pédagogiques, des formations dans le cadre des plans français ou mathématiques, des formations statutaires ou spécifiques (directeurs d’écoles, stagiaires, enseignants débutants, enseignants en REP+, etc.) ou des formations optionnelles proposées dans les plans de formation départementaux ou académiques, ont été fortement perturbées depuis le début 2020 avec la crise sanitaire. La plupart de ces formations ont été annulées ou ont vu leur durée réduite ; ce constat conduit à émettre les deux premières recommandations ci-dessous.
– Organiser les animations pédagogiques exclusivement en présentiel pendant les trois années scolaires à venir et limiter à 20 le nombre de participants à ces animations, pour compenser les annulations de formations ayant eu lieu pendant la pandémie.
– Faire de la réalisation de l’intégralité des formations spécifiques aux professeurs des écoles de REP+ prévue dans le cadre des 18 demi-journées libérées une priorité de fin de pandémie.
– Encourager la participation d’enseignants de sixième aux formations destinées aux professeurs de cours moyen à chaque fois que cela est possible.
– Encourager le développement d’offres de formations à distance, via la plateforme M@gistère, pour les enseignants volontaires (hors animations pédagogiques).
– Inclure dans toutes les formations à destination des enseignants un volet concernant l’évaluation et en particulier l’importance de proposer de courtes évaluations fréquentes en cours de séquence pour soutenir les apprentissages des élèves en s’appuyant tout particulièrement sur les travaux de recherche en sciences cognitives sur le sujet.Recommandation n° 6 : Les manuels
– Encourager l’achat de manuels pour les élèves.
– Développer des outils permettant d’accompagner les enseignants dans leur choix de manuels pour les élèves.Recommandation n° 7 : Les programmes de cours moyen
– Préciser dans chacun des programmes de cycle 3, l’organisation ou les aménagements attendus dans le cadre d’un enseignement au sein d’une classe accueillant à la fois des élèves de CM1 et de CM2, comme cela est le cas pour plus de 30 % des élèves de cours moyen.
– Modifier les programmes de mathématiques de l’école élémentaire de la façon suivante :
o Introduire l’étude des fractions simples et des fractions décimales au CE2, afin de permettre une introduction des nombres à virgule dès le début de CM1 et ainsi renforcer l’exposition des élèves aux nombres à virgule, en particulier dans les cours double CM1- CM2,
o Ajouter une introduction des probabilités à l’école élémentaire, champ qui permettrait de renforcer l’utilisation des fractions en contexte. La notion de probabilité pourrait être introduite dès le CE2, avec un travail permettant de renforcer la maîtrise des fractions et des décimaux en contexte tout au long du cours moyen. Il est à noter que, depuis plus de dix ans, les sujets de CRPE, de toutes les académies, contiennent un exercice de probabilités, qui sont donc largement présentes dans la formation initiale des professeurs des écoles.
– Modifier les programmes de sciences et technologie du cycle 3 de la façon suivante :
o Identifier précisément ce qui doit être traité au cours moyen (sans distinguer le CM1 et le CM2, afin de faciliter l’adaptation nécessaire en cours double) et ce qui relève de la sixième,
o Simplifier et rendre plus explicite la rédaction des programmes, en précisant les connaissances attendues en fin d’école primaire et les compétences travaillées tout au long du cours moyen,
o Recentrer les contenus des programmes sur les notions et concepts essentiels devant être abordés en réservant les pistes de travail pouvant être explorées aux documents ressources.
– Modifier les programmes de géographie du cycle 3 de la façon suivante :
o Réécrire partiellement le programme de géographie, en dessinant plus fermement les liens entre CE2 et CM1, en introduisant plus explicitement la connaissance du territoire de la France (croisée avec l’actuelle entrée notionnelle) et en rendant plus accessible le contenu de la colonne « Démarches et contenus d’enseignement ».